La déclaration présidentielle ?
Réaction à la déclaration du président de la République
« L'espoir renaît mais rien n'est acquis » selon le président ... mais alors pourquoi annoncer d'ores et déjà la date du 11 mai comme début du déconfinement, même progressif (précision faite « si la propagation du virus continue de ralentir »), avec, à partir de cette date, une réouverture même progressive des crèches, des écoles, des collèges et des lycées, là où les plus jeunes sont censé.e.s pourtant être plus couramment porteurs sains du virus ?
Pourquoi déjà annoncer la réouverture des établissements scolaires ?
Sur quelle organisation différente de l'espace et du temps, sur quelles protections pourront compté.e.s enseignant.es et élèves ? À noter d'ailleurs que la mesure ne concerne pas les étudiant.e.s de l’enseignement supérieur mais il est vrai qu'elle ne signifie pas présence des parents à leur côté pour accompagner leurs enfants dans leur scolarité et ainsi leur empêcher de reprendre leur activité professionnelle.
Quid des tests ?
Qu'en est-il d'une politique de tests systématiques comme le considère urgente par exemple Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste des questions de santé au travail ?
Emmanuel Macron continue d'affirmer que « nous n’allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, ça n’aurait aucun sens ». « Le 11 mai, nous serons en mesure de tester toute personne ayant un symptôme » avance Emmanuel Macron. Et pour tous les asymptomatiques ?
Quid des masques ?
Quant aux masques, que nous apprend le président de la République ? « Les commandes sont désormais passées. D'ici 3 semaines, nous aurons multiplié par 5 le nombre de masques pour nos soignants ».
Concrètement ça signifie combien de masques ? À défaut, à partir du 11 mai, « en lien avec les maires, l'État devra permettre à chaque Français de se procurer un « masque grand public » . « Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme dans les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique ».
Le « masque grand public » n'est-il pas plutôt un palliatif avec le risque de se révéler à l'usage plus un placebo qu'une solution suffisamment fiable ? Là également il semble encore que le stock disponible de masques homologués commande la politique de santé et de prévention.
Questions sous-jacentes et complémentaires : celles de la fiabilité des tests, celle également des traitements disponibles et celle du niveau des moyens pour notre système de santé et de recherche publique.
Toujours beaucoup d'incertitudes. Par contre un conseiller de l'Élysée expliquait au Parisien que « si on projette plus loin, ça peut aussi jouer sur le moral des gens, comme sur les indicateurs économiques, alors prudence ».
Et toujours la reprise économique en ligne de mire !
Et maintenant « les 500 milliards contre la pandémie » du plan européen, pardon pour accompagner ses conséquences sur l'économie, devront demain être remboursés tient à rappeler le ministre Lemaire en docte tenant de l'équilibre budgétaire. Imaginez donc par qui ? Sollicitera-t-on plus les dividendes des actionnaires qu'on a du mal à vouloir brider pendant la pandémie ?
Si le pays s'endette, c'est d'abord parce que l'argent s'envole dans la fumée des flux financiers et de la spéculation boursière sans s'investir dans l'économie réelle.
https://solidaires.org/Petition-PlusJamaisCa-signons-PourLeJourDapres/
Investir pour l'intérêt général, ce n'est pas s'endetter
Aujourd'hui cette économie réelle, celle des producteurs, a un grand besoin - et un besoin cruellement accrue par les manques révélés par la pandémie - de répondre aux besoins de la population en terme de santé publique, de besoins de première nécessité, de services publics de proximité renforçant le lien social et la protection de la population contre les aléas de la vie et les conséquences des étourderies d'écervelés aventuriers financiers sans égard pour l'humanité et notre planète.
Ces besoins fondamentaux sont tous des besoins désinvestis massivement ces dernières décennies.
On ne s'endette pas en faisant ces choix et en prévoyant notamment un stock de masques, on investit pour l'avenir ! Parce que l'argent ira dans le financement de ces besoins. Et ce n'est pas en remettant en cause les congés et ARTT des salarié.e.s mais en embauchant massivement sur les nombreux besoins non satisfaits qu'on y répondra, en attendant la resocialisation de moyens essentiels de production.
Pour nous, les conditions indispensables au déconfinement sont :
– dépistages systématiques et réguliers (et non uniquement des cas symptomatiques) ;
– réquisition des capacités productives nécessaires à la fabrication des matériels, produits et traitements médicaux nécessaires pour enrayer la pandémie ;
- réquisition des logements et autres espaces aménageables vacants pour abriter les sans logis et régularisation des sans papiers quand le mot d'ordre est au confinement.
La loi du marché doit s'effacer devant les impératifs de l'urgence sanitaire.
Metz le 14 avril 2020.
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