08 Apr
AINSI VA LE CAPITALISME... IL IGNORE LA PREVENTION DE LA SANTE PUBLIQUE.

Plan Pandémie et flux tendus

Flux tendus/no stock/bénéfices immédiats ne sont pas compatibles avec notre santé et notre environnement qui ont besoin d'engagements durables.

Nos sociétés aiguillonnées par les appétits capitalistes et intérêts financiers à court terme de quelques un.e.s ont cédé aux automatismes de l'immédiateté, de l'instantané, du fugitif.

Tout est obsolescence programmée : les produits et les services bien sûr qui n'ont de valeur qu'immédiate, mais également nos emplois, nos droits, nos organisations et nos systèmes sociaux, nos repères individuels et collectifs. Nous le dénoncions encore il y a quelques semaines avec les incertitudes d'un système de retraites à points.

Intérêts capitalistes volatiles

Dans cet univers où rien n'est censé s'inscrire dans la durée, pas étonnant que certain responsable politique chantre d'un libéralisme se croyant triomphant ait imaginé délaisser l'enseignement de l'Histoire. 

Pas de passé, pas d'avenir, seulement le présent. Un présent qui nous emprisonne. Un présent qui aujourd'hui nous confine à domicile ou entre domicile et lieu de travail en veillant à ne pas nous laisser nous égarer en chemin.

Que payons-nous aujourd'hui ?

Nous payons l'incapacité de dirigeants politiques, attachés à l'immédiateté du marché et des flux financiers, à se projeter et à accepter d'anticiper pour l'intérêt général.

Plan pandémie jeté aux oubliettes

Pourtant la grippe H5N1 en 1997 et 2005, le SRAS en 2003, H1N1 en 2009, avant le MERS en 2012, sans négliger EBOLA, avaient amené l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à inciter les gouvernements à se préparer à une pandémie grave considérée dès le début des années 2000 comme une menace certaine. Se préparer signifie anticiper l’apparition et la propagation de la maladie et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales. Elle demande aux gouvernements de se doter de comités nationaux de planification pandémique, comme le rappelle l'article de Médiapart : « Gérer le Covid-19 pourquoi l’Etat et l’exécutif ont tout oublié ».

En France est ainsi créée en 2005 une délégation interministérielle, puis en 2007 est adoptée une loi sur « la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande ampleur » et est créé un établissement public chargé de constituer et gérer un stock national de santé : médicaments (antiviraux, vaccins) et matériels (entre autres des masques pour lesquels il est décidé de financer une fabrication française pour ne pas dépendre de l'incertitude d'importations). En mai 2010, le stock de santé est constitué pour plus d'un milliard et cinquante millions d'€ dont 255 millions pour les masques.

Un plan pandémie prévoit alors les modalités de l’intervention de l’État, la réorganisation de la société, le maintien des fonctions essentielles de l’économie.  Son accès est rendu public. Le plan pandémie grippale de 2011, sa dernière version, est encore consultable en ligne sur les sites du gouvernement et du ministère des Solidarités et de la Santé, mais en mémoire sur l'internet ne signifie pas qu'il n'ait pas été oublié par celles et ceux qui ont la responsabilité de gouverner... et de prévoir.

Pourtant il y est écrit on ne peut plus explicitement :

« L’apparition de virus grippaux pandémiques reste une préoccupation majeure. Rien ne permet, en effet, d’affirmer que la prochaine pandémie grippale aura le caractère relativement modéré de celle de 2009. Outre son impact sanitaire, une pandémie grippale peut provoquer une désorganisation du système de santé, mais aussi des perturbations importantes de la vie sociale et économique. »

La crise H1N1 étant moins grave que prévu, la logique des coupes budgétaires et de la fâcheuse réduction de la dépense publique, synonyme de retrait de la puissance publique, va reprendre son cours naturel et viral en réduisant à néant les efforts de préparation alors réfléchis. D'où l'improvisation actuelle et les injonctions contradictoires.

A nous collectivement de ne pas l'oublier le jour d'après.

Penser l'avenir ensemble

Les libéraux nous clament sans cesse que nous sommes censé.e.s constamment nous adapter à un monde « changeant ». Changeant pour quoi ? pour quels intérêts ? Avec quelles conséquences pour notre vivre ensemble et notre écosystème ? Un monde « changeant » et bel et bien aujourd'hui impréparé à la pandémie...

Aujourd'hui la réalité de ce monde nous rappelle que nous sommes fait.e.s d'interactions qui s'inscrivent dans le temps et l'Histoire au sein de notre communauté humaine, dans un écosystème qui nous intègre, sur lequel nous agissons et qui nous dépasse.

Nous ne sommes pas une génération spontanée. Nos propres choix légueront un monde en héritage aux générations futures. Nous ne voulons pas quant à nous laisser en héritage un monde où règne un.e chacun.e pour soi qui détruit intérêt général, sens du collectif, lien social et environnement.

Metz le 8 avril 2020.

LIEN VERS LE PDF :

https://drive.google.com/open?id=1Td8QoSGlxJGXpfBWRy7v8OMYShgRHUxT


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