Il n’y a pas si longtemps, entre 1991 et 2001, pas très loin de chez nous, sur le territoire européen, l’éclatement de la Yougoslavie a conduit pendant 10 ans à la guerre et au cortège de ses souffrances pour les peuples. Pas de ces prétendus dégâts collatéraux mais bel et bien et sans doute plus de 200.000 morts. Et la région n’est pas aujourd’hui exempte de nouveaux soubresauts. Nous nous sommes mobilisés alors contre la guerre.
Si elle a fini par passer un temps sous les écrans radars, la situation conflictuelle en Ukraine, avec ses victimes et ses morts, demeure depuis 2014, crise qui ne s’est pas arrêtée avec l’annexion par la Russie de la Crimée puisque le face à face de deux des principales anciennes républiques de l’URSS, Russie et Ukraine, s’est poursuivi au Donbass.
Aujourd’hui le dirigeant de la Russie, 17 millions de kms ², 146 millions d’habitants, a franchi un seuil redoutable et inacceptable en ce début de 21ème siècle en envahissant un pays voisin, l’Ukraine, 600.000 kms ² et 44 millions d’habitants. Rien que ces chiffres donnent idée de l’ampleur du conflit engagé. Difficile en outre de se faire une idée précise des objectifs militaires et politiques de l’envahisseur. De quoi ajouter à la stupeur de l’événement.
La guerre est donc présente en Europe, elle est forcément bien plus présente dans nos esprits que lorsqu’elle se déroule sur un autre continent, bien loin de chez nous même si cela ne nous empêche pas de la combattre, en Afghanistan ou en Irak, ou plus encore en Afrique, avec son cortège là également de victimes innocentes et de populations contraintes de fuir. Elle nous fait d’autant plus réfléchir quand elle tend à mettre face à face les anciens camps de la guerre froide avec leur arsenal nucléaire respectif.
La guerre en Ukraine nous rappelle fâcheusement que les arsenaux nucléaires existent toujours et que la dénucléarisation n’est pas qu’un sujet civil mais également militaire et que la suppression de ces arsenaux est toujours d’actualité.
Les premières victimes de la guerre sont toujours les populations, en premier lieu bien sûr celle d’Ukraine confrontée directement à l’invasion militaire et aux bombes, les populations entamant leur exode et qui doivent être accueillies dignement en Europe, celle de Russie otage des décisions de son dirigeant et de leurs conséquences et qui prend des risques lorsqu’elle s’oppose à la guerre, celles et ceux qui ici - et en particulier parmi déjà les plus précaires - vont subir les contrecoups économiques de cette guerre après avoir déjà connu l’accentuation des inégalités avec la crise sanitaire.
Le choix de la guerre, choix de l’épreuve de force, est l’aveu d’une faiblesse. Les peuples mobilisés dans le monde doivent imposer la raison. Avec le collectif national des marches pour la paix, Solidaires Moselle réaffirme que, plus que jamais l’action est nécessaire pour condamner l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine en violation du droit international, dire retrait des troupes russes, et comme partout stop à la guerre, non à l’engrenage militaire et exiger une solution négociée.
Le bureau de Solidaires Moselle, 7 mars 2022.