Metz le 30 septembre 2020.
Avec pour seule véritable boussole la reprise de l'activité économique au profit des actionnaires, le gouvernement joue au yoyo avec notre santé et nos inquiétudes et appréhensions, générant un stress dont la population n'a pas besoin face à une situation sanitaire qui demeure préoccupante.
Ses décisions apparaissent à géométrie variable et en deviennent incompréhensibles et inaudibles. Hier en guerre contre le virus, aujourd'hui il déclare qu'il faut apprendre à vivre avec celui-ci. Ses injonctions sont tout aussi contradictoires entre des appels à la responsabilité individuelle dans la vie privée et des rappels sur leur lieu de travail de salarié.e.s qui ne seraient soudain plus vulnérables à l'heure où les mêmes ministres nous alarment sur l'aggravation de la situation sanitaire et nous rappellent que le virus n'est pas moins dangereux. |
Il est regrettable que des mesures de bon sens puissent ainsi sembler perdre de leur crédit quand celles et ceux qui nous gouvernent apparaissent comme des gestionnaires au jour le jour sans vision à court ou moyen terme à nous offrir et prétendent se réfugier derrière des avis d'experts qui ne sont même plus publiés. Gouverner, n'est-ce pas prévoir ?
La population n'oublie pas d'être responsable...La population dans sa très grande majorité n'a pas besoin d'être tancée, vilipendée, infantilisée, culpabilisée pour adopter les comportements nécessaires à éviter la propagation du virus, à protéger les plus vulnérables et à prévenir l'encombrement des services de réanimation des hôpitaux. Elle a bien conscience que la ligne de crête épidémique est à ce niveau, tant pour les victimes de la maladie que pour les personnels soignants. |
« En même temps », voici nos ministres l'air ahuri devant les propriétaires de Bridgestone fermant l'entreprise de Béthune – comme plus proches de nous ceux de la Smart à Hambach menaçant 1600 emplois – qui se moquent des nouvelles mesures généreuses prises en leur faveur sous prétexte de crise sanitaire. Les ministres s'offusquent, s'étranglent mais n'en continuent pas moins de prétendre en dépit des faits que les entreprises ainsi « créent des emplois »...
L'emploi public est sacrifié, l'emploi privé est suspendu à la corde de pendu du « chômage partiel » dont les entreprises profitent avant de détruire les emplois. Et des lits d'hôpitaux fermeront encore... Le ministre de l'économie et des finances privilégie les entreprises en leur versant à travers subventions, baisse d'impôts et exonérations de cotisations sociales, notre argent, et ce sans contreparties et encore moins de contrôles. Mais, en plus, lors de la présentation du projet de loi de Finances 2021, il nous annonce que nous n'avons pas encore assez souffert entre destruction de nos biens communs et explosion de nos garanties collectives que ce soit dans le privé ou le public. Comme si la crise sanitaire et ses conséquences ne suffisaient pas...
La dette Covid est selon B. Lemaire un « investissement » mais elle devra être remboursée par « trois moyens » : « la croissance [laquelle ? quand le gouvernement se refuse à soutenir la demande...], les finances publiques saines et les réformes de structure » au point où la réforme des retraites est considérée par lui « nécessaire pour la stabilité des comptes publics et la baisse de la dette publique » et où le ministre de la Santé s'inquiète déjà du « retour à l’équilibre » des comptes sociaux. Précarisez-vous, il vous en sera rendu au centuple, serrez vous la ceinture et vous résisterez peut-être mieux au Covid, semblent-ils nous dire.
Là dessus Gérald Darmanin veut envoyer des drones au dessus des manifestations.
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