01 May
Déclaration commune intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT, FA-FPT de Moselle en ce 1er mai 2020 et sa vidéo... et premières photos...


1er mai 2020 : déclaration des organisations syndicales :

CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT, FA-FPT de Moselle



LIEN VERS LA VIDÉO A PLUSIEURS VOIX :

https://drive.google.com/open?id=1DldO7sY6Eq_H_dJe84lgSA5Rza8wQNMi


Le 1er mai 2020 va se dérouler de manière inédite depuis le 1er mai 1886, jour où les ouvriers américains se sont battus et mis en grève pour la limitation du temps de travail à 8 heures par jour.

Cette date, qui fût l’occasion d’une répression féroce, est depuis lors, de façon toujours plus universelle, la journée des travailleuses et des travailleurs, la journée des luttes pour gagner de meilleures conditions de travail, la journée pendant laquelle, au moins symboliquement, les manifestations contre l’oppression capitaliste se rejoignent.


Aujourd’hui, le monde est troublé par l’apparition et la diffusion d’un virus. Partout sur la planète, depuis plusieurs semaines, les écoles restent fermées, l’activité est restreinte, et les manifestations se réduisent à leur portion congrue ou sont confinées aux fenêtres ou sur les réseaux sociaux.


Pourtant, cette année encore les raisons de manifester, de faire entendre nos voix ne manquent pas ! Voilà des années que nous subissons, gouvernement après gouvernement, des politiques libérales qui s’imposent avec toujours plus de violence sociale (utilisation de procédés autoritaires, 49-3 et ordonnances, accroissement de la précarité, négation du syndicalisme) et physique (gaz lacrymogènes, emprisonnements…). Des politiques libérales qui fragilisent les plus précaires, qui font peser une chape de plomb sur celles et ceux qui ont la chance de trouver un travail, des politiques qui liquident les services publics, et qui suppriment des lits dans les hôpitaux ! Face à cela, nous nous sommes mis en grève, nous avons manifesté, syndicats, organisations, gilets jaunes pour défendre les biens publics.



Notre département n’est pas épargné. Alors que le tissu industriel et les emplois se délitent par les effets d’une course au profit et un besoin toujours croissant de dividendes, ce ne sont pas moins de 100 emplois qui ont été supprimés dans les hôpitaux publics mosellans en un an.

Tous les hôpitaux du département ont subi des restructurations massives ces dernières années et n’ont pu faire face à la crise que par le dévouement et l’engagement des personnels. La volonté affichée de fermeture de plusieurs services de l’hôpital Legouest, dont les urgences, aggraverait la saturation des urgences du CHR. Le mépris avec lequel ont été traités les personnels soignants qui se sont exprimés par des grèves et des manifestations pendant des mois et des mois est révélateur du peu d’estime qui leur était accordé !


Aujourd’hui, on reconnaît l’importance du travail de ces mêmes soignants, on applaudit l’hôtesse de caisse qui permet par son travail à tout un chacun de se nourrir, et dans le même temps on met la pression sur les ouvriers pour que la production de produits non essentiels ne s’arrête pas. On demande aux agents municipaux de travailler sans protection à l’entretien de parcs et de jardins devenus interdits au public. On annonce aux professeurs, mais aussi à toutes celles et ceux qui travaillent dans les écoles, collèges, lycées qu’il va falloir retourner travailler sans aucune garantie de sécurité nécessaire.



Aujourd’hui pour le gouvernement et le patronat, l’important c’est la reprise de l’économie. Et en son nom, il faudrait que nous nous regroupions toutes et tous sous la bannière de l’ «Union Sacrée ». Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FAFPT, CNT de Moselle refusent d’accompagner les politiques du gouvernement dans le département. Elles ne seront ni le relais ni la courroie de transmission de l’État et des entreprises. Elles l’affirment : la seule union qui soit importante est celle des salarié(e)s pour assurer en premier lieu leur sécurité ! Nos vies valent plus que leurs profits !

Si la « reprise » de la vie sociale, dont le travail fait partie, est une aspiration, une nécessité pour beaucoup d’entre nous, cela ne peut se faire sans la garantie la plus absolue de la sécurité de chacun, chacune, ainsi que celle de ses enfants et parents. La santé, la sécurité, le droit de retrait, de grève, le droit syndical doivent être respectés !! Il ne peut y avoir de reprise de l’activité sans un dépistage massif et systématique et sans application de toutes les mesures de protection, notamment les masques.

Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés et RTT censés être des « jours de repos » (ce que n'est aucunement le confinement dans l'angoisse des effets de la maladie), le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron, ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleurs-euses : ce sont de vraies revalorisations salariales du SMIC et des salaires en particulier dans les conventions collectives où ils sont les plus bas, tout comme dans la fonction publique !


Le développement des services publics est nécessaire et indispensable pour assurer l'égalité et répondre aux besoins de la population. De nombreuses aides sont prévues pour les entreprises, alors que pour ceux et celles qui sont dans les situations difficiles, elles restent mineures. Il faut permettre la suspension des loyers et des dépenses de toute l’énergie, une aide pour l’accès à internet et aux transports, car nous savons que si la crise sanitaire peut régresser, la situation économique et sociale va continuer à faire des dégâts.

Alors que les inégalités sociales explosent, le manque d’investissement au niveau de la santé, la réforme de l’assurance chômage, le projet de réforme de la retraite par points, mettent à mal la protection sociale, laquelle est un socle protecteur comme elle l’a prouvé encore dans cette période difficile malgré les coups qui lui ont été portés depuis des décennies. Nos organisations demandent donc le retrait définitif de la contre-réforme de l’assurance chômage, de la contre-réforme du système de retraite, et l’augmentation des budgets pour la santé et l’action sociale.

Oui ce 1er mai 2020 nous serons encore confiné.e.s pour essayer de limiter la propagation du virus et d’éviter de saturer un système de santé affaibli par des années de politique libérale.

Nous serons confiné.e.s, mais nous avons bien des raisons de nous faire entendre et de nous préparer à résister et à combattre pour notre modèle social !

Le 1 er mai, soyons visibles, solidaires, déterminé.e.s. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère.

Interrogeons-nous sur ce qui fait l’intérêt des travailleuses et des travailleurs et retirons-le des mains rapaces du marché et des appétits financiers en ne leur laissant pas les mains libres et créer les conditions de la propagation d'une nouvelle pandémie.

LIEN FACEBOOK : https://www.facebook.com/1491532610893203/videos/3958395380868172/

LIEN VERS LE PDF : 

https://drive.google.com/open?id=1Nhm82OB6bXs1KWdI-rOdU3OU2P15fEuA


Les premières photos reçues de militantes et militants Solidaires Moselle pour ce 1er mai :



CE SITE A ÉTÉ CONSTRUIT EN UTILISANT