20 Jul
20Jul

Le Ségur de la santé vient de se clôturer sur un protocole d’«accord », mais sans SUD, notre syndicat ayant claqué la porte. S’il est à noter quelques avancées minimes, il n’y a rien sur les réouvertures de places, les  titularisations et quasiment rien sur les embauches. Il ne répond à aucune des revendications portées depuis plus d’un an par les organisations syndicales, collectifs et associations. Et le secteur social et médico-social a été complètement oublié, alors que nous mettons un point d’honneur à associer le social et le médico-social au combat pour un meilleur accès à la Santé. Pour nous, le compte n’y est pas.

A SUD, nos revendications sont celles élaborées en lien avec les collectifs inter-urgences, inter-hôpitaux (qui n’ont pas été invitées aux négociations…). Mais pour avoir été répétées inlassablement depuis plus de 18 mois, elles étaient claires et auraient dû ouvrir les débats du Ségur.

LA RÉGRESSION SOCIALE NE SE NÉGOCIE PAS : ELLE SE COMBAT !

- Le contexte : Depuis des mois, les soignant-es, mais aussi des travailleurs sociaux et médico-sociaux se mobilisent devant le délabrement de l’hôpital public, les EHPAD et de la Santé en général avec un grand S (car les déterminants de santé, dont l’Action sociale en font partie intégrante). Un front-uni entre certains syndicats (CGT, SUD, FO, AMUF, COLLECTIFS inter-urgences et inter-Hôpitaux, etc) avait abouti à un socle de revendications des salari-ée-s.

- Devant la catastrophe sanitaire, et l’irresponsabilité des gouvernants face à la crise, Macron n’avait pas le choix que de céder à une partie des revendications, car il savait que les soignant-es lui demanderaient des comptes. Nous n’avions jamais été aussi près d’obtenir, enfin, les 300 euros d’augmentation pour toutes et tous, qui ne sont que le rattrapage du blocage des salaires depuis des années, comme l’a reconnu le Ministre et qui ne sont qu’une goutte d’eau au-regard des milliards distribués. (D’ailleurs que l’on ne nous dise pas que cet argent va plomber le déficit de la Sécu, alors que  Macron vient d’annoncer encore des milliards d’exonérations de cotisations pas plus tard que ce Mardi !).


- Alors que Olivier Veran n’avait jamais, dans ses déclarations, évacué l’idée d’augmenter les hospitaliers de 300 euros, la CFDT, l’UNSA et FO, contre toute attente, se sont dépêchés de signer ces accords alors que la mobilisation n’est pas terminée ! (Il fallait faire vite, être prêt pour l’opération de com du gouvernement le 14 Juillet avec son défilé et ses médailles…). Les salariés n’ont même pas pu être consultés… Nous ne saurions nous résoudre à ne voir que l'écran de fumée gouvernemental à la gloire des soignant-es, fusse-t-il très coûteusement tricolore (en moyenne 80 000€/ h de kérosène pour 8 alpha-jets lors du 14 Juillet). 


- De ce fait, les salaires des infirmières et des aides-soignant-es resteraient au 19ème rang des pays de l’OCDE dans un des pays les plus riches du Monde, tandis que les sociaux et médico-sociaux ont été complètement oubliés…Il paraît qu’on « verra plus tard » mais rien de programmé dans le calendrier, contrairement aux autres chantiers. Autant dire que c’est une entourloupe !

Nous regrettons ce revirement de la part des organisations syndicales qui se sont empressées de signer et  invitons leurs militants à rejoindre la mobilisation ! 

Manif à Paris le 14 Juillet

Il n’y a jamais eu de réelles négociations avec le gouvernement. C’est pourquoi SUD a claqué la porte. Il y’a eu juste des « discussions » à partir des propositions du Ministère suite aux mobilisations de ces derniers mois que des syndicats - dont certains d’ailleurs n’étaient pas descendus dans la rue - se sont empressés de signer ?

C’est un coup de massue, car au-delà de la fissure du front syndical, que nous regrettons, il n’y a eu quasiment aucune avancée. Ce n’est qu’une opération de communication du gouvernement, qui a voulu faire croire à un jour historique, alors que des vrais reculs sont à l’œuvre, comme la remise en cause des accords locaux et des 35 heures. Au CDE, nous aurons tous les inconvénients sans en avoir les avantages, mis à part, à la marge, de petites avancées pour les auxiliaires-puéricultrices et les infirmières …. (Voir ci-dessous.)

Cet accord n’est clairement pas à la hauteur de nos revendications. Après les belles paroles en pleine pandémie, vient le temps de la trahison. Ce gouvernement croit jouer les bons samaritains en lâchant quelques euros. Il est plus que jamais nécessaire de lui rappeler que nous méritons bien plus que ça, et vous appelons à continuer à nous mobiliser dès la rentrée. Nous n’aurons que ce que nous irons chercher !

Ci-dessous les premiers éléments d’analyse de l’accord.



Premiers éléments d’analyse du protocole SEGUR

                                                                                                       

            


           

           

183 € NET PAR MOIS (= 49 points d’indice) effectifs en 2 fois : au 1/01.21 rétroactif au 1/9/20 et au 1/3/21. Cela concerne les soignant-es (aides-soignant-es, infirmières, médico-techniques…) du sanitaire et des EHPAD

        

            

Commentaires :

           

Rien pour les établissements sociaux et médico-sociaux autres que les EHPAD. On verra plus tard ? Quand ? 300€ est le minimum que nous puissions accepter pour rattraper l’austérité salariale de ces 20 dernières années. Ce n’est donc pas 183€ à seulement certaines catégories « soignantes » qui vont nous redonner le sourire. A noter néanmoins 35 € nets / mois en moyenne de rémunération supplémentaire pour les personnels au contact des patients : aides-soignants, corps infirmiers, filières rééducation et médicotechnique grâce à la revalorisation de leurs grilles de rémunération.

        
            


           

           

Pour les soignant-es, médico-techniques et rééducateurs : avant 30/6/21

           

-Passage en B des aide-soignant-es et auxiliaires-puéricultrices             

           

-revalorisation des infirmiers, des spécialisés, des cadres de santé

           

-revalorisation en conséquence de soignants A et B mis « en extinction »                         

           

- revalorisation en conséquence des medico-techniques, rééducateurs, directeurs de soins             

           


           

        

            

Une avancée, mais catégorielle. Revalorisation catégorielle au premier trimestre 2021 pour les Aides-Soignants et Auxiliaires de Puériculture qui passeront en catégorie B selon les grilles des infirmières de la catégorie B et avec le maintien de la catégorie active et de la conservation du régime indemnitaire des 10%. Passage à l’indice égal ou immédiatement supérieur,  donc pas de gain extraordinaire. Les infirmiers généraux passeront en catégorie « A-type » et bénéficieront d’un déroulement de carrière plus rapide.            

           

Les infirmiers spécialisés, personnel médicotechnique, de rééducation et cadres de santé bénéficieront eux, au plus tard le 01 janvier 2022 de la catégorie A-type avec un meilleur pyramidage des grilles.

        
            


           

           

Ratios promus/promouvables doublés en 2020 et 2021

           


           

        

            

Là encore, pour la seule filière soignante, médicotechnique et de rééducation ? A priori mesure positive car cela permettra davantage d’ avancements de grade, mais pour qui ? Et cela restera au choix de la Direction, sauf qu’avec la disparition de la notation, qui dans beaucoup d’établissements, permettait un avancement plus ou moins à l’ancienneté, voir à qui cela profitera...

        
            

Fusion de toutes les primes sauf indemnité de résidence, supplément familial de traitement, indemnité de sujétion des aides-soignants, primes liées au travail (heures supps, nuit, dimanche et jours fériés) sans perte de rémunération. Ce chantier censé commencer en janvier 2021 est réservé aux signataires de l’accord Travail spécifique sur la revalorisation des primes de nuit et de dimanche et jour férié. Majoration des 5 premières heures supplémentaires

           


           

        

            

C’en sera donc fini du système actuel de prime. Sous quelle forme sera-t-elle attribuée ? Sera-t-elle attribuée à la tête du client, euh à la manière  de servir ? Quand c’est flou il y’a un loup. N’oublions pas que la volonté de l’ex gouvernement était d’inclure dans le salaire le système au mérite…. Et la majoration des 5 heures supplémentaires vise à remettre en cause les 35 heures

        
            


           

           

Revalorisation de la monétisation des jours placés en CET

           


           

        

            


           

           

Travailler plus pour gagner plus !

        
            


           

           

Promotion  professionnelle : Valoriser le développement des compétences et les acquis de l’expérience (VAE et VAP) Acquisition d’unités de valeur au long de la carrière Mission sur la formation et la promotion professionnelle suivie d’un plan d’actions

           


           

        

            


           

           

Il faut attendre les travaux de cette mission. Mais toujours cette logique de déqualifier les métiers au profit des compétences. Logique de fonctions au détriment d’un travail dans lequel l’agent et le salarié est acteur et peut s’épanouir professionnellement

        
            

Projets pilotes d’évolution de l’organisation du travail avec plannings faits par les agents et validés par l’encadrement Développement de l’hospitalisation de semaine et de jour pour proposer des roulements diurnes et sans WE. Pools de remplacement pour absences de + de 48h Contractualisation individuelle sur un quota d’heures supps Annualisation du temps de travail Mise en place de forfaits jours pour les volontaires Réduction à 11h de la durée de repos quotidien Pour cela, modification du décret n°2002-9 du 4/01/2002.

           


           

        

            

Waoh ! Faut-il un protocole d’accord national pour parler de qui fait les plannings ?! Cela risque de swinguer entre agents et cadres !                          

                     
C’est aussi une façon de réduire les capacités hospitalières                        
Et pour les autres absences ? Cela ne sent pas bon On va faire varier les plannings en fonction de l’activité Les forfaits jours sont la grosse arnaque Pour favoriser les 12h Grand risque pour les 35h et 32h de nuit        
            


           

           

Effectifs et résorption de l’emploi précaire. Chaque établissement devra avec les syndicats représentatifs réaliser une étude d’impact sur la situation des effectifs et les besoins nécessaires. Cela sera transmis pour avis à l’ARS Dotation nationale dédiée à ces besoins en recrutement.             

           


           

        

            

Autant dire que cela ne concerne pas le social public non plus ! Ce n’est pas dans le protocole explicitement mais le ministre promet 7500 créations de postes et 7500 recrutements sur postes vacants. Ce serait la dotation nationale. Ensuite, les ARS auront tout pouvoir vis-à-vis des demandes des établissements.

           

Le gouvernement annonce vouloir recruter 15000 personnels, dont 7500 sur des postes déjà vacants. Cela fait donc 7500 créations de postes. Cela représente 3 personnes par établissement. Waouh, génial. Là encore, le gouvernement se moque de nous. Il faut 100 000 embauches dans les hôpitaux publics, 200 000 dans les EHPADs et des milliers dans le secteur social. Nous sommes beaucoup trop loin du compte. Avec l’annualisation du temps de travail et l’auto-remplacement  comme règle de fonctionnement, l’objectif de ce gouvernement est de nous presser comme des citrons en se permettant même de jouer avec notre santé, en abaissant le temps de repos minimal entre deux journées de travail de 12 à 11h. Ouverture de lits et de places en établissements sociaux et médico-sociaux : Rien, nada, nothing, niente…            

           

Titularisations : Rien, nada, nothing, niente…

        
            

Travail collectif : systématiser les réunions d’échanges professionnels Former l’encadrement Améliorer la qualité de vie au travail Solliciter si besoins des appuis extérieurs Garantir les temps de transmission sur le temps de travail

        

            

Est-ce que ce sera autre chose que du vent ? Il faudrait d’abord les réintégrer dans les équipes Des babyfoots de partout !!! Comme pour le lean management ? A priori positif si vraiment dans les faits

        
            

Intéressement collectif : définition d’indicateurs sur la qualité, l’efficience et l’optimisation des équipements et intéressement pour une équipe.

                             

            

C’est la prime au mérite qui va favoriser les gué-guerres entre services.

    


Syndicat Départemental SUD Santé Sociaux de Moselle

tél : 06 49 35 58 40

E-mail : sudsantesociaux57@gmail.com 


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