30 Apr
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Au fait : SUD Éducation syndique les personnels de la maternelle à l’université

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Ce gouvernement impopulaire, à la solde des capitalistes avides de privatisation totale, n’a su gérer autrement que par une violence sans bornes plus de 18 mois de révolte des Gilets Jaunes et 4 mois de manifestations, de blocages, à hurler nos désaccords avec la politique de sabotage social menée par la fascisante république en marche.

Comme seule réponse nous avons obtenu le mépris et les chiens.

Le mépris d’une classe dirigeante aux abois. Les chiens, c’est la réponse ultime de ce pouvoir, engendrant répression et judiciarisation du conflit, accusations multiples à l’égard de nombreux·se·s militant·e·s, ce qui n’est que peu de choses à côté du nombre de mutilations de guerre subies par la population en révolte depuis déjà un an et demi.

Ajoute à ça une crise sanitaire mondiale sans précédent, celle du COVID-19, et on obtient une gestion calamiteuse et amateuriste, qui engendre souffrance et mort·e·s. C’est que la destruction de l’hôpital public est préparée depuis plusieurs décennies (-70 000 lits en 13 ans).


Mais, en France, on sait mettre en œuvre la stratégie du choc, si bien décrite par Naomi Klein1. Macron et sa clique en profitent donc pour avancer leur billes :

discours de guerre permettant de dédouaner les coupables de la destruction des services publics dont l’hôpital, tout en offrant 110 millions d’euros au patronat ;

démolition avancée du droit du travail (la loi d’urgence autorise le gouvernement à agir par ordonnances, permettant à l’employeur·se d’imposer une durée de travail hebdomadaire portée à 60 heures, le travail le dimanche, des dates imposées de congés payés…) ;

contrôle accru de la population ;

Éducation nationale transformée en enseignement à distance. Les cours et les contenus pédagogiques sont enfin digitalisés (comme si ça suffisait). L’interaction humaine et pédagogique est réduite au minimum. Les capitalistes jubilent.


Car quoi de mieux qu’un ennemi invisible comme un virus aussi meurtrier pour unifier et faire taire toute contestation ? Loin de nous l’idée complotiste de dire que les puissant·e·s, dont Macron, seraient responsables d’une telle épidémie. Par contre, nul doute qu’iels s’en servent. La méthode est rodée : un problème ? Les gouvernant·e·s ont la solution, qui consiste toujours en plus de destruction. Encore une fois, Naomi Klein a très bien documenté son propos.

   

1La     Stratégie du choc, Montée d'un capitalisme du désastre Naomi     Klein, 2007





BULLETIN LOCAL D'INFORMATION SYNDICALE

Numéro 39 – Avril 2020

ISSN : 2104-1547 – CPPAP : 1021 S 08325

Editeur : SUD Éducation Lorraine 4 rue de Phalsbourg 54000 Nancy

Imprimé par SUD Éducation Lorraine

Périodicité trimestrielle

PERMANENCES SYNDICALES

Lundi et Vendredi de 14h à 17h

4 rue de Phalsbourg - Nancy

Téléphone : 03 83 35 01 48


SOMMAIRE


  p.1 :     Édito

  p.2 :     Contre la réouverture des écoles et étab… + Sidération

  p.3 :    Ni continuité pédagogique, ni rupture des liens

  p.4 :    La nation apprenante + Pause positive...


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CONTRE LA REOUVERTURE DES ECOLES ET 

ETABLISSEMENTS A PARTIR DU 11 MAI

Communiqué commun du jeudi 16 avril 2020


Coordination nationale de l'Éducation (Chaîne des Bahuts et des Écoles) • Les Stylos Rouges • Coordination Lycéenne Nationale • Parents pas confiants • Bloquons Blanquer • Touche pas ma ZEP


La Coordination nationale de l'Éducation, qui se réunit depuis plusieurs mois, s'est tenue pour la cinquième fois par conférence téléphonée le mercredi 15 avril 2020 suite aux annonces de Macron et Blanquer concernant la réouverture des écoles et établissements. Elle a réuni une centaine de personnels de l'Éducation issus de 19 académies, du premier et du second degrés, de toutes catégories (enseignant.e.s d'écoles, collèges et lycées, de l'enseignement public ou privé, en Éducation prioritaire ou non, de l'enseignement adapté ou spécialisé, CPE, PsyEN, AESH...), en présence de représentant.e.s de la Coordination Lycéenne Nationale.


La Coordination nationale de l'Éducation, les Stylos Rouges, la Coordination Lycéenne Nationale, les collectifs Parents pas confiants, Bloquons Blanquer et Touche pas ma ZEP déclarent :


Alors que le président du Conseil national de l'ordre des médecins estime que « la réouverture progressive des crèches, des écoles et des lycées fait courir un risque inutile » et que le président de la Fédération des médecins de France déclare que « ce choix révèle un manque absolu de logique » et que « déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation », Macron et le gouvernement ont accédé ce lundi 13 avril aux demandes pressantes du MEDEF pour renvoyer les travailleurs et travailleuses dans la production.


L'ouverture des crèches, écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai – alors que les universités resteront fermées et que les examens sont annulés  – n'a pas de sens, ni sanitaire, ni pédagogique. Comment croire que le respect des gestes barrières est possible chez les élèves les plus jeunes ? Comment comprendre l'ouverture des crèches, qui ne sont pourtant pas concernées par le décrochage déploré par Blanquer ? Comment croire qu'une telle mesure est décidée dans l'intérêt des élèves, notamment de celles et ceux des classes populaires, alors que les cartes scolaires qui continuent de tomber pendant le confinement entraînent des diminutions horaires et des centaines de fermetures de classes, notamment dans les écoles et établissements relevant justement de l'éducation prioritaire ?


Nous ne ferons pas courir de « risque inutile » aux personnels, aux élèves et à leurs familles – notamment dans les classes populaires plus vulnérables – ou à la santé publique. Et lorsque les conditions sanitaires et matérielles du déconfinement seront réunies, la réouverture des écoles et établissements devra intervenir en dernier : « Il n'y a pas d'explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier », comme l'explique le président de l'Ordre des médecins. Le 11 mai, ce sera donc sans nous. L'école n'est pas la garderie du MEDEF.


Notre activité dans les écoles et établissements ne pourra pas reprendre sans une désinfection totale des bâtiments et matériels scolaires, sans un dépistage systématique de tous les enfants et adultes (comme l'a préconisé le CHSCT ministériel comme condition préalable à toute réouverture des écoles et établissements), sans des tests réguliers, sans trois ou quatre masques par personne (élèves ou personnels) et par jour, sans savon, gants et gel hydro-alcoolique, sans les moyens de respecter la distanciation sociale (y compris par le dédoublement des classes), sans vraie médecine scolaire, sans vraie médecine du travail et sans vraie commission hygiène et sécurité dans tous les établissements et toutes les circonscriptions.


Sans ces conditions, et vu les retards énormes dans la production de masques et de tests alors que la priorité absolue est d'équiper les personnels de santé, l'ouverture des écoles et établissements ne pourra donc pas avoir lieu à partir du 11 mai. Peut-être même devra-t-elle avoir lieu en septembre, comme ce sera le cas au Portugal ou en Italie. Mais tant que la réouverture fera courir le risque irresponsable d'une deuxième vague meurtrière, ce sera sans nous.


La Coordination nationale de l'Éducation, les Stylos Rouges, la Coordination Lycéenne Nationale et les collectifs Parents pas confiants, Bloquons Blanquer et Touche pas ma ZEP demandent que Macron et Blanquer reviennent à la raison et abandonnent la réouverture des crèches, écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai.



À défaut des garanties indispensables, SUD Éducation appellera les personnels à ne pas se rendre dans leur école ou établissement le 11 mai dans le cadre de leur droit de retrait ou de leur droit de grève.


SIDERATION !


Oui, sidération. Face à la promptitude avec laquelle chacun·e est entré·e dans L'Union Sacrée en oubliant toutes les règles, en bouleversant tous les remparts, comme si le Covid-19 rendait, en plus, amnésique. A-t-on oublié les Gilets Jaunes, les réformes à la va-vite, Parcours-Sup, le Bac 2019, les E3C, etc... La violence physique des Forces De l’Ordre, mais aussi la violence des mots... ?


On atteint des sommets. Par exemple, un collègue a organisé son appartement, sa maison en studio – il est Uber Ready – et il diffuse selon l'EDT habituel. Mieux, il fait de la discipline. On voit un élève qui n'a pas masqué sa webcam et qui porte ostensiblement un loup sur le visage. Au début du cours, on le voit même s'amuser avec une peluche et il n'a toujours pas été exclu de la séance en direct, etc. Ce collègue est sans doute féru de technique AV et à la pointe du 4.0, mais a-t-il réfléchi à l'aspect jurisprudentiel de sa débauche technologique avec ses propres moyens ?

D'autres, impatients que les MBN et autres moyens institutionnels, soi-disant prêts depuis six mois, le soient réellement ou pas (plutôt pas en ce moment), proposent des alternatives : FB, Skype, Twitter, etc. Bref, toute la palette que les GAFAM cherchent à globaliser tous azimuts. On donne son numéro, son adresse personnelle, les élèves, les familles idem. Mieux, les parents finissent par le réclamer.


Oui, sidération. Des collègues professeurs-documentalistes deviennent des téléopérateurs·trices. Leur appartement, leur maison sont devenus des plates-formes d'appel avec leur propre matériel et abonnement. Ils ont en charge les appels, les interrogations et les réclamations des élèves et des parents. Ils sont là aussi pour appeler et discipliner ceux qui sont en immersion profonde et qui ne cyber répondent plus. Imaginons, dans trois, dans six mois, un dimanche matin un parent les appelant parce que leur fille ou leur fils a eu une mauvaise note selon elleux... 

Bien entendu, tout le monde se sent investi d'une mission en ces temps dramatiques, mais, de là à se tirer une balle dans les deux pieds en même-temps, il y a de la marge.

Pourtant, c'est un fait, la hiérarchie à tous les niveaux a répété les appels à la patience, les « ça va fonctionner, s'améliorer », les « n'utilisez pas d'autres moyens qui ne respecteraient pas la RGPD ». Un IPR a envoyé cette consigne par exemple : « La continuité pédagogique doit permettre avant tout d'assurer une relation entre les professeurs et les classes, de maintenir un lien avec l'école et les apprentissages, de faire société. Elle ne peut pas (dans les circonstances actuelles) se substituer exactement à ce qui se faisait avant en classe ». On peut bien entendu, et la réalité passée et présente le corrobore, plus que douter de l'efficience technique et des paroles multiples et souvent contradictoires. Mais de là à se jeter en pâture collective à une vitesse aussi vertigineuse…


Fort de la réussite de tout ce bel élan moral et déontologique, les instances vont noter, clamer, publiciser, etc., la belle réussite et proférer que grâce à la préparation en amont, tout a finalement plutôt bien fonctionné.



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Si en plus on y ajoute le dévouement de la profession... Certain·e·s pourront alors toujours venir contrarier le bel élan, mais personne ne les écoutera, ni ne les entendra. Le soulagement de s'en être sorti et l'apport des machines médiatiques à mensonge feront le reste pour donner écho à la voix de nos maître·sse·s. Et puis comme c'est déjà le cas, nous allons recevoir des tonnes de « Merci !!! », de « bravo !!! ». Quand ça le sert, le management sait activer la satisfaction narcissique qui réside chez chacun·e d'entre-nous à des degrés divers.

Par contre, là où on va tou·te·s se faire avoir, c'est quand nos dirigeur·euse·s incompétent·e·s mais bienveillant·e·s vont se dire : « Tiens, iels peuvent télétravailler, passer du présentiel au virtuel, partager ordinateur et connexion dans un même foyer et les mono-parents sont même capables d'élever et éduquer en même temps et en plus les journées de travail durent 24h. Qu'est-ce qui va les empêcher de continuer tout au long de l'année ? Pendant que les élèves seront en vacances, les profs seront en école cyber ouverte ; pendant que le reste de la famille épluchera les pommes de terre, un.e autre diffusera, corrigera, rectifiera, avec le matériel portable, le studio portable, la connexion mobile... Et en plus, si ça tombe en panne, c'est elleux qui vont banquer. Si en plus, on pense à la 5G payée de leur poche... C'EST QUE DU BENEF !!! ».


Je n'invente rien puisque le ministre bienveillant en qui nous avons Confiance l'évoque, alors que le gouvernement a planché la veille sur un projet d’état d'urgence sanitaire qui va chambouler la donne sociale en matière d'heures hebdomadaires, de travail dominical (iels y tiennent), d'accords de branche, de droits, de statuts, etc. Pas de surprise, c'est toujours les mêmes qui paient les pots cassés dans le capitalisme néo-libéral financier et qui renflouent les poches des plus riches. Mieux, en même temps, on va exonérer de « charges » sociales les entreprises (cotisations étant un mot que le Medef n'aime pas, tout comme le président n'aime pas le mot pénibilité). Ce qui va, en même temps, contribuer à diminuer et à assécher les comptes de la sécurité sociale et l'investissement dans les secteurs de la santé (histoire d'être prêt pour le Covid-20) qui manque de matériel et de personnel pour être un vrai service public qui ne sera pas obligé, comme c'est déjà le cas en Italie (notre sœur jumelle en matière politique, économique et sociale), de trier lors du très prochain pic pandémique du Covid-19.


Chacun de nous est en train de poser les pierres de ce qui nous enfermera dans la logique mortifère de ce système économique, auquel la classe dirigeante n'est pas prête à renoncer, même si le N°1 a fait mine de donner un coup de barre à gauche avec des solutions de droite, ce que l'on connaît depuis 1983.

Si on ne se réveille pas, on en paiera collectivement le prix. En septembre, fin des moratoires sur la réforme des indemnités de chômage, n'oublions pas qu'il y a des précaires dans l'éducation comme ailleurs et à tous les niveaux (professeur, AED, AESH, etc.) et la réforme des retraites déjà partiellement adoptée. Et en plus, on aura montré qu'on est mûr·e·s pour les 1607h, pour l'annualisation du temps de travail des profs puisque pendant la crise, on a bossé sans compter et avec notre propre matériel, et qu'après on est parti·e·s bille en tête pour se faire un mois de juillet de rattrapage du temps et une pré-rentrée en août. Entre présentiel et virtuel, on finira par confondre le temps tout en ayant ubérisé les moyens de productions. On fera alors comme beaucoup le font déjà, on viendra avec notre propre matériel. Ce qui sera annonciateur du temps où on finira par louer sa salle de classe, la connexion avec des compteurs pour l'électricité et le chauffage... Où on sera tous patron·ne·s de notre petite « organisation apprenante ».


Ils vont nous faire entrer dans leur école du XXIe siècle et en plus c'est nous qui allons le faire pour eux, PARCE QUE C'EST LEUR PROJET ! 

La Boétie, reviens, on est abasourdi.e.s !!!


Un∙e syndiqué∙e


NI CONTINUITE PEDAGOGIQUE, NI RUPTURE DES LIENS


La « continuité pédagogique », ce grand truc de Blanquer depuis la fermeture des établissements scolaires (et de sa collègue Vidal pour les universités) est surtout devenue la source inépuisable de sketches d’humoristes pros et amateurs. Qui l’eût cru ? À défaut de convaincre, le ministre aux annonces régulièrement démenties réussit ainsi à faire rire – malgré lui il est vrai.


Avec le confinement, les enseignant∙e∙s ont ainsi été fortement incité∙e∙s à organiser la suite de l’année scolaire en improvisant des cours à distance pour faire travailler les élèves et « boucler le programme »… comme s’il n’y avait pas une pandémie avec ses effets dramatiques sur la santé et le moral des élèves, de leurs parents et des enseignant∙e∙s, comme s’il n’y avait pas d’inégalités dans les conditions matérielles et sociales parmi les familles.



Évidemment, les discours tonitruants sur la « nation apprenante » ont fait long feu, le ministre a dû en rabattre pour tenter d’organiser tant bien que mal une fin d’année prenant en compte la réalité, qui ne marche pas comme il le croit.

Pour nombre d’enseignant∙e∙s, les injonctions ministérielles sont apparues pour ce qu’elles étaient, à savoir dénuées de sens. Dès qu’on sort du mythe de l’éducation 4.0, la « continuité pédagogique » ne rime à rien. Jamais ce qui s'improvisera en ligne ne sera à la hauteur du quart de la moitié de ce que les élèves auraient appris si l'année s'était poursuivie « normalement ». Celles et ceux qui pratiquent la formation à distance, généralement pour adultes, mesurent le temps de préparation que cela signifie en amont et le décalage que cela implique avec une formation en présentiel.

En revanche s’il est quelque chose qui a du sens, c'est la continuité de l'échange, le maintien de la relation sociale particulière que les enseignant·e∙s ou plus généralement les adultes de l’Éducation nationale peuvent avoir avec des jeunes. On a vu l'importance pour nous tout·e∙s du maintien du réseau de relations personnelles, familiales, amicales, syndicales et autres, au moyen du téléphone, du mail, des réseaux sociaux. Avec les élèves cette dimension est présente aussi : même si nous sommes les un·e∙s et les autres instits, profs-documentalistes, profs... notre rôle ne se limite pas strictement à cette fonction d'instit, de prof-documentaliste, de prof.

Précisément parce que nous portons des valeurs solidaires, nous avons dû non seulement rejeter la « continuité pédagogique » à la sauce Blanquer mais aussi promouvoir autre chose : oui nous pouvons utiliser les plateformes et les réseaux, mais avant tout pour prendre des nouvelles les un·e∙s des autres, permettre une prise de recul sur nos vies confinées, donner des éléments pour réfléchir ensemble au monde dans lequel nous vivons et l'avenir que nous voulons – et aussi bien entendu, enseigner si nous en avons les moyens, la disponibilité d'esprit et de temps, puisque l'avenir se construira aussi avec ce que les jeunes générations auront appris, puisque c’est aussi ce que beaucoup de jeunes attendent de nous.


Grâce à la pandémie le monde s’est mis à l'arrêt, mettant à l’ordre du jour le fameux slogan « On s'arrête et on réfléchit ». Si on ne veut pas que la société redémarre après comme elle fonctionnait avant, c'est maintenant que cela se prépare, dans le confinement et dans les semaines qui suivront, et les choses se joueront aussi avec les élèves et leurs familles.


Un∙e syndiqué∙e


AU FAIT


Disney a arrêté de payer 100 000 personnes, la moitié de son staff à la mi-avril. Une économie de 500 millions de $ par mois. Les employés concernés vont devoir se débrouiller avec les aides de l'état. Mais Disney va quand même payer un dividende de 1.5 milliard de $ en juillet aux actionnaires.1



« Vivre plus longtemps c'est bien, mais cela comporte un risque financier important. » a dit José Viñals, économiste du FMI, lors de la présentation d'un rapport plaidant pour la réduction des pensions de retraite de façon à faire face au « risque que les gens vivent plus longtemps que prévu », le 11 avril 2012.2

   

1https://tinyurl.com/y97wb44q

   

2Monde     Diplomatique, avril 2020



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LA NATION APPRENANTE

Des collègues nous ont appris qu’un partenariat libellé « nation-apprenante », avait été conclu entre l’académie de Nancy-Metz et l’Est Républicain. Dans le cadre de ce partenariat, chaque élève de l’académie a la possibilité de s’exprimer et voir son texte publié dans le quotidien régional, le thème choisi est : « Ce que la situation actuelle nous apporte / apportera de positif après le confinement »... Ok, pourquoi pas, j’ai eu envie d’essayer.


À ce jour, cela fait 3 semaines que nous sommes confiné·e·s. Avant la crise sanitaire, la situation était déjà catastrophique, mais on peut toujours faire pire, surtout en Macronie. L’hôpital est aujourd’hui au bord de l’implosion, avec un personnel soignant à bout de force. Les soignant·e·s se protègent désormais avec des sacs poubelles, faute de matériel. On commence à trier, qui doit être soigné et qui doit crever, faute de lit. Depuis plus de 30 ans, le personnel hospitalier nous alerte sur la destruction du service public de santé. Nous disent que c’est une question de vie ou de mort. Avant on le savait, aujourd’hui on le vit. Comment réagit le gouvernement ? Il fait la guerre au virus, ou plutôt à ses hôtes, potentiels ou avérés ; en renforçant sa politique sécuritaire. Des drones surveillent des rues vides en diffusant des messages en haut-parleur. Ambiance dystopique assurée ! La flicaille, elle, se promène et distribue des PV à sa guise : « Ah ! Toi tu achètes des serviettes hygiéniques : 135 €, c’est pas essentiel ». « Ah ! Tu vas au lavomatic ? 135 € ». « Ah toi, tu sors du supermarché, le coffre est plein de provisions, mais tu es incapable de présenter ton ticket de caisse ? 135 € »1. Et encore, c’est le forfait de base, si tu habites un quartier populaire, tu gagnes des coups de matraque en plus.


Que se passera-t-il quand les gens auront perdu leur emploi et leurs proches suite à la gestion désastreuse de la crise ? Que se passera-t-il quand iels devront renoncer à leurs vacances, et bosser jusqu’à 60 heures par semaines pour assurer les dividendes de leurs patrons ? Que se passera-t-il quand Macron sortira NOTRE portefeuille pour distribuer prodigalement des dizaines de milliards (54 000 000 000 € en 2008) aux boursicoteur·euse·s ?

Une fois de plus nos dirigeant·e·s profitent de l’occasion pour nous nuire. Au début c’était brouillon, on sentait qu’iels étaient surpris·e·s, mais rassurez-vous maintenant qu’iels ont les choses bien en main, iels nous pourrissent en toute conscience.


Ce que la situation actuelle nous apportera de positif après le confinement ? Une prise de conscience massive et l’obligation vitale de réinventer notre avenir.

Les applaudissements pour les soignant·e·s vont bientôt être remplacés par des coups de pieds au cul pour nos dirigeant·e·s. Comme dit le proverbe : Gouverner est l’art de retarder le moment où l’on viendra vous pendre.


Un∙e syndiqué∙e



AU FAIT


Le groupe Vivendi vient de voter 20% d'augmentation des dividendes tout en ayant bénéficié des aides de l'état pour ses 30% d'effectif en chômage technique.




AGENDA



Les Assemblées Générales et le Congrès de SUD Éducation Lorraine sont les instances décisionnaires du syndicat. Chaque militant·e y a sa place. Les dates 2019/2020 (hum, normalement...) :


Assemblées Générales : Lundi 18/05 - Lundi 8/06 : de 9h à 17h, sur temps de travail avec ASA et convocation.

Le Congrès annuel de SUD Éducation Lorraine aura lieu les 27, 28 et 29 mai 2020 à Nancy.



Des Formations syndicales sont proposées régulièrement par SUD Éducation Lorraine. T’as droit à 12 jours par an sur temps de travail camarade ! 


Pour plus d’infos, n'hésitez pas à consulter le site de SUD Éducation Lorraine ici :

http://sudedulor.lautre.net/



Modalités pratiques pour faire sa demande, sur notre site :

http://sudedulor.lautre.net/spip/spip.php?rubrique77

   








1www.n.survol.fr/n/verbalise-parce-que        





PAUSE POSITIVE

EN PROSE IMPOSITIVE

Le recteur et des "journalistes"

Demandent aux jeunes d'être pigistes

Pour dire ce qu'on aura appris

En traversant cett' pandémie

Ils nous inventent un nouveau mode

Dérivé de l'impératif

Pour imposer le positif

Ils créent le mode impositif!


Compose à l'impositif !

Pour changer le monde c'est la mode

Imposée mais positive

Compose en prose impositive !

Merci Merci, j'ai bien compris

Petit virus, tu m'as appris…


Qu'pour sauver l'hôpital c'est clair

Pas b'soin d'toucher aux actionnaires

Tap' dans tes mains c'est plus malin

Et nos goss's feront des dessins !

C'est l'hôpital qui tombe malade

Et c'est Bagdad dans les EHPAD

Si tes vieux meurent pense un truc chouette

Tu ne paieras pas leurs retraites !


REFRAIN


Qu'c'est beau la solidarité

Des stars qu'on voit à la télé

Lavoie, Pagny et Obispo

A trois ont créé une chanson

Incitant les gens à fair' don

De leur argent pour les hostos !

Peut-être que dans ces circonstances

Ils paieront leurs impôts en France.


REFRAIN


Qu'nous sommes un' Nation Apprenante

Qu'l'école en France est la garante

D'l'égalité des chances et d'la

Continuité pédagogique !

Grâce à Microsoft et Google

Tout le monde pourra étudier

Les enfants continuent l'école

Sans risquer leurs données privées!


REFRAIN

Que si un pot' pass' boire un verre

Il risqu' d'être étalé par terre

Par charge policière ou virale

Ça me parait maint'nant normal.

Que pour sauver l'humanité

Faut surtout pas faire de sorties

Mais qu'pour sauver l'économie

Faut tout d'même aller travailler



REFRAIN


Que j'ai encore tant à apprendre

Qu'on pourrait peut-être s'entendre...

Que les vieux comme ce monde se meurent

D'un' maladie en CAPITAL

Pour les enfants immunisés

Un autre est à imaginer

C'est c'la la seule impérative

La seul' vraie pensée positive


EN VIDÉO ICI :

https://vimeo.com/412026699



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EN CHANSON :







Lien vers le PDF :

http://sudedulor.lautre.net/NDS_2019-2020/Canard_39.pdf?fbclid=IwAR0L3ruHOAWDziIoPiaQUS9W1KlsNbhxMY-2lh6Exmr8yxxqoxDwQ2nZpBs











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